Il existe plusieures classes de médicaments (liste non exhaustive):

Analgésiques : Pour atténuer ou supprimer la douleur

Hypnotiques : Pour provoquer la perte de conscience et la maintenir

Curares : Pour relâcher la musculature, permettre l’intubation et la ventilation par un respirateur.

Autres : Pour maintenir les paramètres vitaux dans les limites acceptables. Notamment la fréquence cardiaque et la tension artérielle.

Analgésiques :

Le médicament de référence, celui auquel tous les autres sont comparés, est la morphine. Depuis la découverte de la morphine, l’industrie pharmaceutique a synthétisé de nombreux dérivés dont certains entièrement synthétiques.

L’alfentanyl (Rapifen ®) est seulement 10 fois plus puissant que la morphine, son action dure environ 7 à 15 minutes et son délai d’action est rapide.

Le Sufentanyl (Sufentanyl ®) plus récent, est synthétique et 1000 fois plus puissant que la morphine. Il a une durée d’action de 50 minutes environ. Il est très utilisé en chirurgie de moyenne à longue durée.

Le rémifentanyl (Ultiva ®) est extrêmement puissant, sa durée d’action est de 4 minutes environ, il n’est administrable qu’en pompe continue. Il est intéressant pour son effet « on-off », un fois la perfusion stoppée, le médicament met environ 8 minutes pour être éliminé, permettant des réveils rapides. Son administration se fait par le biais d’un pousse seringue à objectif de concentration (AIVOC).

Hypnotiques :

Içi aussi, le choix est vaste, je vais me limiter à quelques uns.

Le midazolam : (Dormicum ®) est plutôt considéré comme un sédatif, sa puissance limitée ne permet pas de réaliser une AG. Ilest surtout apprécié pour ses qualités relaxantes et amnésiantes.

Le thiopenthal : (Pentothal ®) est un barbiturique utilisé depuis l’attaque japonaise à Pearl Harbor pendant la 2è guerre mondiale. Il provoque en injection intraveineuse une perte rapide de conscience. Son élimination lente ne permet pas une administration intraveineuse continue en pousse-seringue. Le maintien de l’anesthésie, doit se faire par un autre médicament, soit le propofol intraveineux, soit un gaz halogéné par les voies aériennes.

Le propofol : c’est le médicament intraveineux le plus utilisé de nos jours pour induire une sédation ou une AG et la maintenir. Sa durée d’action de 5 minutes environ et sa durée d’élimination de 30 minutes en font un premier choix pour toute intervention ambulatoire. Son administration se fait idéalement par le biais d’un pousse seringue à objectif de concentration (AIVOC).

Curares :

Cette substance, décrite pour la première fois en 1596 en Guyane était utilisée par les indiens pour la chasse, elle a longtemps été considérée comme un poison.

De nos jours, les curares sont utilisés en médecine et en anesthésie en particulier pour obtenir un relâchement musculaire permettant une intubation trachéale et une ventilation mécanique lors d’une AG. Il permettent aussi d’offrir au chirurgien les conditions nécessaires à la réalisation de certaines interventions chirurgicales.

Les curares n’agissent que sur les muscles striés ou volontaires, ils n’ont pas d’action sur les fibres musculaires du cœur ou des intestins.

Autres :

Dans certains cas, le médecin anesthésiste doit utiliser des médicaments pour assurer la stabilité des paramètres vitaux du patient.

L’atropine est un alcaloïde issu d’une plante (Atropa Belladona) qui provoque une accélération de la fréquence cardiaque, une diminution de la sécrétion de salive et de sueur. Elle est également utilisée pour dilater la pupille de l’œil (mydriase) en ophtalmologie.

L’éphédrine est une amine originaire d’une plante (Ephedra Helvetica) qui provoque un relâchement de noradrénaline dans les terminaisons nerveuses périphériques et ainsi une augmentation de la tension artérielle et plus modérément de la fréquence cardiaque. Elle est aussi utilisée comme décongestionnant nasal.